De ce temps-ci je fais un peu de généalogie. Pour savoir un peu d’où l’on vient et où on va. Pour connaître mon identité et mes valeurs. Les familles de mes deux grands parents comptaient chacune plus de 8 enfants. On parle des années 1900. Même chose du côté de mon épouse. Dans nos familles, nos parents ont élevé huit enfants (1925). Maintenant les familles ne comptent que deux ou trois enfants.
À cette époque et jusque dans les années 70 le soutien communautaire était l’affaire des familles nombreuses et pour les quelques cas plus difficiles l’affaire des paroisses. Corvées, entraide et services étaient un devoir religieux de partage et de solidarité de village. On exigeait peu et on s’accommodait de tout.
Le Centre d’action bénévole a d’ailleurs été fondé en 1970 pour commencer à regrouper les services à rendre à la population qui devenait de plus en plus susceptible de ne plus pouvoir faire face à ses besoins matériels. Et, ici à Shawinigan c’était le début du déclin industriel. Lentement les gens se sont mobilisés. Les femmes particulièrement allaient prendre la rue pour que le gouvernement se préoccupe de cette dimension communautaire.
« En 1995, la Marche des femmes « Du pain et des roses » et le Sommet sur l’économie et l’emploi, en 1996, initient ce qu’on appellera la nouvelle économie sociale. Ces événements contribueront à obtenir une reconnaissance officielle du gouvernement3. Le Sommet sur l’économie et l’emploi organisé par le gouvernement du Québec avait alors pour but de relancer le devenir social et économique. C’est à ce moment que l’économie sociale a acquis une reconnaissance gouvernementale importante. Dans la foulée de ce sommet naît le Chantier de l’économie sociale, dont la mission est de promouvoir l’économie sociale comme partie intégrante de la structure socio-économique du Québec. Ce nouveau groupe de travail a produit un rapport en 1996 : Osons la solidarité 4, qui lui servira de plan d’action pour les prochaines années. »[1]
Donc depuis plus de 40 ans des besoins sont comblés grâce à la bonne gestion des conseils d’administration qui gèrent une équipe de bénévoles qui, avec leurs nombreux comités, allègent le quotidien des gens dans le besoin. Quand on regarde le cheminement de la ville de Shawinigan on voit bien les cycles de prospérité et de décroissance industrielle qui détruit l’économie sociale.
Merci à vous tous les bénévoles qui contribuez à poursuivre ce travail devenu essentiel dans un contexte ou plus souvent qu’autrement beaucoup se retrouvent seuls et sans moyens. Vous illustrez clairement la nécessité que le gouvernement doit favoriser le soutien aux organismes bénévoles dont votre Centre est un des plus beaux exemples au Québec.
L’entraide, la solidarité, le Centre d’Action bénévole font partie de notre identité et de nos valeurs : Protégeons les.
[1] Portrait socio-économique des entreprises d’économie sociale de Shawinigan Avril 2010