Pas facile de trouver son identité comme individu et aussi comme peuple ou nation. Dans le temps avec les grandes familles québécoises de 8-10-12 enfants et quelques fois plus, les racines étaient plus faciles à identifier. Aujourd’hui, avec les petites familles, les familles éclatées, les parents mono parental, les immigrants, l’étalement des familles dans plusieurs villes sinon plusieurs pays…Pas facile !
Également au niveau du peuple québécois qui tente d’établir une charte des valeurs en 2014 après tous les bouleversements historiques qui ont façonnés notre jeune histoire depuis la fondation en 1608.
« Être colonisé, c’est ne pas être maître de soi »
Pas facile de se sortir de 3 carcans de colonisation. D’abord la France, qui pour la religion et la fourrure ont implanté ici des soldats et des familles sur les terres déjà habitées par les autochtones. Les rois d’Europe jouaient à la guerre dans leur pays et les territoires colonisés devenaient des monnaies d’échange pour leurs victoires ou leurs échecs militaires. Un traité nous vendait, un autre nous rachetait selon que les reines mettaient leur roi en échec. Et, pendant ce temps, dans les colonies les habitants tiraient le diable par la queue.
La bataille de 1759 sur les Plaines d’Abraham a marqué le cession de la Nouvelle France aux Anglais de l’Empire britannique. Un bon pas en arrière. On recommence. On supplie. Les anglais nous font peur. Ils donnent des bonbons, protègent les vire-capots et font rentrer les rebelles dans les rangs. Une vraie rébellion se produira en 1837-1838 qui sera radicalement matée. En 1840, dans son rapport, Lord Durham viendra dire que nous sommes un petit peuple sans culture. Lentement, les stratèges, les structures nous canaliserons vers l’assimilation. La confédération isolera les québécois majoritairement regroupés dans une province. Du Pacifique à l’Atlantique ou d’une mer à l’autre une nation submergée tentera de se protéger du mieux qu’elle pourra. Je pense qu’avec le fédéralisme, cette colonisation ou tentative d’assimilation dure toujours.
Et la troisième colonisation c’est celle des partis politiques qui s’amusent à se partager le pouvoir pour se servir au lieu de servir le peuple. Non, vraiment ça n’a pas été facile et les prévisions sont ne sont pas roses avant que la population reconnaisse son histoire, son cheminement, ses valeurs, ses visions économiques et culturelles pour aller au delà des partis manipulateurs. René Lévesque a semé dans les années 60 le réveil de cet engagement pour se bâtir une place. Le parti québécois tente depuis des décennies de regrouper toutes les forces nationalistes qui marquent nos différences, nos qualités, nos possibilités, notre entrepreneurship, etc. Mais n’ayant jamais été indépendant, ce sont les étrangers qui sont venus exploiter, transformer les minerais, la forêt, le territoire pour le vendre aux autres et nous le vendre aussi. Nous avons fait une bonne chose, nous avons nationalisé la gestion de l’hydro énergie. Cependant, cette institution Hydro-Québec, ne semble pas très bien administrée.
Moi, je pense bien que le peuple québécois possède toutes les qualités pour se diriger lui même. Un jour, nous pourrons faire de ce territoire un pays avec tous les citoyens qui trouveront la solidarité de conserver et protéger des valeurs qui nous identifient : territoire, ressources, histoire, une langue, une culture, un patrimoine humain, une expertise remarquable dans plusieurs domaines, etc.
En attendant, le 7 avril 2014, allez voter. Réfléchissez. Consultez votre histoire. Connaissez vous. Sûrement qu’un moment donné vous allez sentir que vous faites partie d’un peuple qui peut et qui, un jour, voudra se reconnaître comme différent et capable. Semez des « je » pour devenir un grand « NOUS » qui se diront « OUI » pour un pays à notre mesure.
La semence est là depuis longtemps. Comme dirait Pierre Falardeau: « Les bœufs sont lents mais la terre est patiente». Dans mes mots, je dirais : L’histoire est lourde mais l’espoir donne des ailes.
J’espère que dans le « fond », vous allez gagner vos élections.
André-Jean Bordeleau, Shawinigan. 5 avril 2014