En prenant ma marche ce matin du 25 novembre 2013 il ne faisait pas chaud. La nuit dernière le thermomètre est certainement descendu autour de -15 C

Sur le belvédère qui domine mon village d’enfance, Almaville-en-Bas, (c’est maintenant une partie du secteur de Shawinigan Sud dans la grande ville fusionnée de Shawinigan en 2002), la glace de la rivière était prise.. une belle patinoire qui va du barrage jusqu’à la pointe de l’île Melville où le courant empêche la glace de se former. Un miroir comme je le disais, et à l’époque où les nombreux enfants prenaient des risques plus fréquemment, nous attendions ces journées froides qui faisaient geler l’eau de la rivière….sans qu’il y ait une couverture de neige qui nous empêchait de patiner.

En rentrant à l’école lors de ces premières grandes gelées… la rumeur circulait que les « jumeaux Masson » allaient explorer la glace à la sortie de la classe sur la période du midi. Tous les élèves le savaient sauf bien sûr les Frères, nos professeurs. Et, à la cloche marquant la fin de l’avant-midi, tout le monde accourait sur le bord de la rivière pour voir Zoël ou Noël se coucher sur la glace et ramper vers le large en sondant l’épaisseur de la glace. C »était l’un ou l’autre…. ils étaient tellement semblable que nous ne savions pas lequel était lequel. De petits craquements, de longs craquements qui courraient sur la surface nous amenaient des inquiétudes énervantes. Le « jumeau » intrépide s’arrêtait un moment puis continuait encore plus loin. Avec un petit cailloux il perforait la glace pour en mesurer au doigt l’épaisseur qui le rassurait.

Et là, lorsqu’il était sûr de lui…il se levait debout pour vraiment marquer sa victoire et sa témérité. Et lentement, il revenait sous les cris de satisfaction de tous les jeunes peureux que nous étions.

Et si la température demeurait sous zéro c’était l’occasion dans les jours à venir de sortir nos hockey et de patiner sans crainte sur cette patinoire presque infinie.

* Je me souviens d’une excursion qui s’était organisée pour patiner sur la rivière jusque loin en aval, vers les Rapides des Hêtres. Je n’avais pas de patins…j’avais donc mis les patins de mon grand frère Marcel….avec mes bottines dedans…. pour participer à cette aventure. Épuisé et crampé, les amis avaient été obligés de me ramener au village en me trainant avec une gaule.

La dernière fois que j’ai patiné sur la rivière c’était, je crois, en 2000 lorsqu’un festival de cerfs- volants avait été organisé par les gens d’affaires de Shawinigan Sud. Aussi, je me souviens  que des courses d’autos et de motos-neige ont été organisées durant quelques années durant cette période.